Aliments ultra transformés
De nos jours, on trouve beaucoup d’aliments ultra-transformés (AUT) : plats tout prêts, nuggets, sodas, céréales sucrées, biscuits, chips… Ce sont des aliments souvent transformés en usine, dans laquelle des additifs, du sucre, du sel, du gras sont ajoutés.
D’après plusieurs études scientifiques, ils sont liés à un risque plus élevé de maladies graves, comme le cancer, les maladies cardiaques et même une réduction de l’espérance de vie.
De nombreuses études menées sur de larges populations très larges montrent qu’une consommation élevée de ces produits est associée à un risque accru de développer des maladies graves comme le cancer, les maladies cardiovasculaires ou encore une mortalité prématurée. Ces études ont été menées dans plusieurs pays (Royaume-Unis, France, et autres), sur de longues durées (5 à 10 ans), avec des méthodes solides permettant de prendre en compte de nombreux autres facteurs de mode de vie.
L’une des premières études marquantes sur le lien entre les aliments ultra-transformés et le cancer a été réalisée en France à partir des données de la cohorte NutriNet-Santé. Cette cohorte comprend plus de 100 000 adultes français, majoritairement des femmes qui ont été suivis pendant 5 ans environ. Leur alimentation a été évaluée grâce à des questionnaires détaillés remplis régulièrement. Les chercheurs ont observé qu’une augmentation de 10% de la part des aliments ultra-transformés dans l’alimentation était associée à une augmentation de 12% de risque de développer un cancer en général, et de 11% pour le cancer du sein (Fiolet et al., 2018). Cela veut dire que si une personne a un risque de base de 1% d’avoir un cancer, ce risque monte à 1,12% si elle consomme 10% d’aliments ultra-transformés en plus. Cette augmentation est exprimée en valeur relative : on augmente le risque de base, et non pas un risque absolu de 12%
Concernant les maladies cardiovasculaires, une autre étude issue de la même cohorte a montré des résultats similaires. Toujours en suivant environ 100 000 adultes français, sur une durée moyenne de 5,2 ans, les chercheurs ont constaté qu’une augmentation de 10% de la consommation d’AUT était associé à une hausse de 12% du risque de maladies cardiovasculaires, 13% pour les maladies coronariennes et 11% pour les AVC (Srour et al., 2019). Là encore, les données ont été ajustées pour éliminer l’effet d’autres facteurs comme le tabac, le niveau d’activité physique ou l’âge.
En 2023, une étude britannique utilisant les données de la UK Biobank a apporté des résultats complémentaires. Cette étude a suivi près de 200 000 adultes, âgés de 40 à 69 ans au moment de leur inclusion, sur une durée moyenne de 10 ans. Ces participants étaient issus de la Grande-Bretagne, et leur alimentation a été évaluée à plusieurs reprises à l’aide de questionnaires validés. Les chercheurs ont observés qu’une augmentation de 10% de la consommation d’AUT était associée à une augmentation de 6% du risque global de cancer, mais aussi à une hausse bien plus marquée pour certains types spécifiques, comme une augmentation de 30% pour le cancer de l’ovaire, et de 16% pour certains types de tumeurs (gliomes). Encore une fois ces valeurs sont relatives. (Chang et al., 2023).
De l’autre côté de l’Atlantique, une étude américaine très récente a suivi plus de 100 000 professionnels de santé (hommes et femmes) pendant plus de 30 ans. Il s'agit d’une population bien documentée, avec un suivi rigoureux et des données nutritionnelles recueillies régulièrement. Cette étude a montré que les personnes consommant le plus d’AUT avaient un risque de mortalité toutes causes confondues plus élevé de 4% par rapport à celles qui en consommaient le moins (Fang et al.,2024).
Une autre méta analyse récente, qui a regroupé les données de plusieurs études internationales (Europe, Amérique du Sud, Asie) a confirmé ces résultats : chaque augmentation de 10% de la consommation d’AUT était associée à une augmentation moyenne de 2;7% du risque de mourir prématurément (Laing et al.,2025).
Ces résulats sont cohérents entre les pays, les types de populations (adultes jeunes ou plus agés, hommes ou femme, actif ou non), ce qui renforce leur validité. De plus, les études sont dites “prospectives” cela veut dire que les chercheurs ont observé les participants sur le long terme, en regardant d’abord ce qu’ils mangeaient, puis en suivant l’apparition éventuelle de maladies. Cela permet de mieux établir un lien de cause à effet.
Mais pourquoi ces aliments posent-ils autant de problèmes ? Plusieurs raisons sont avancées. D’abord, leur composition : ils sont souvent très riches en calories, en sucres ajoutés, en graisses saturées, en sel, mais pauvres en fibres, vitamines et minéraux. Ensuite, les additifs utilisés dans ces produits, comme certains émulsifiants (par exemple, la carboxyméthylcellulose ou les polysorbates), peuvent perturber le microbiote intestinal, ce qui favorise l’inflammation chronique (Chassaing et al., 2015, Nature). Enfin, certains procédés industriels génèrent des substances potentiellement cancérigènes, comme l’acrylamide. Sans oublier que ces produits sont conçus pour être très appétissants, ce qui pousse à en consommer davantage, souvent sans faim réelle.
En résumé, même si les aliments ultra-transformés sont pratiques, leur consommation fréquente et excessive représente un véritable risque pour la santé, que ce soit en termes de cancers, de maladies cardiaques ou de mortalité prématurée. Les recherches menées à grande échelle, sur plusieurs pays et pendant de nombreuses années, sont claires et solides.
Il ne s’agit pas de diaboliser totalement ces produits, mais plutôt de les consommer avec modération. Privilégier une alimentation simple, faite de produits frais, peu ou pas transformés, est un moyen naturel et efficace de préserver sa santé au quotidien, tout en se faisant plaisir à table.
Written by : Sandra R.